Homélie des obsèques du Chanoine POISSONNIER
Monsieur le Chanoine Jacques POISSONNIER
né le 12 janvier 1913 à Amiens
ordonné prêtre le 03 octobre 1937 à Amiens.
est décédé le 13 août 2015 à Amiens
La célébration de ses obsèques a eu lieu le mardi 18 août en la cathédrale Notre Dame d’Amiens
Homélie prononcée par le Père Jean-Louis BRUNEL.
« Les textes choisis pour mes funérailles correspondent à l’idéal que le Seigneur a inscrit en moi et qui, au cours des années ont nourri ma vie sacerdotale, la contemplation du visage de Dieu dans les obscurités de ma foi et dans l’itinéraire si varié et si inattendu qu’il m’a fait parcourir » Ainsi l’abbé Jacques poissonnier commente le choix des textes pour ses funérailles ; Il veut donc en faire un témoignage de vie, témoignage fondé sur la Parole de Dieu qui est aussi Parole pour nous aujourd’hui.
L’homélie est donc tracée pour reconnaître l’œuvre de Dieu en notre frère et en recevoir un enseignement pour nous‐même. Nous venons de célébrer l’Assomption de la Vierge Marie que Jacques vénérait particulièrement, lui qui avait perdu sa mère à l’âge de 5 ans de la grippe espagnole en 1918. « Sa mort fut une grande blessure affective, a‐t‐il écrit, mais à travers elle que de grâces de compassion » Thérèse de l’Enfant Jésus est devenue à ce même titre de la blessure d’enfance, une sœur du ciel en qui il s’est confié toute sa vie. Nous avons entendu en la fête de l’Assomption, Elisabeth prophétiser pour Marie et pour nous : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ! » Notre frère Jacques reconnaît l’accomplissement de sa vie selon des paroles qui résonnent particulièrement pour lui et peuvent aussi résonner pour nous.
Nous avons entendu son parcours dense et donné avec ce combat permanent que le Seigneur ne nous conduit pas selon nos projets mais selon son dessein à lui et il faut y consentir; et jusqu’au bout il s’est interrogé sur ce parcours qui n’a pas honoré par exemple sa passion intellectuelle de l’ Histoire, la philosophie la Théologie. Il aurait voulu enseigner, former le peuple de Dieu. Il a été un pasteur attentif accompagnant tant de situations de détresse de souffrance, conseiller délicat pour chacun. Ils sont si nombreux ceux qu’il a ainsi aidés, accompagnés jusqu’au bout, pour venir et se confier totalement dans le Seigneur sauveur de toute situations. Consentir à cette vocation particulière aura été son dernier combat de foi pour s’abandonner dans les mains du Père. La figure de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus a été un modèle à suivre comme un soutient dans sa vocation.
J’en viens aux textes choisis par Jacques:
Le livre de Ben Sirac dans son dernier chapitre, nous exprime une situation où notre frère se reconnaissait bien : « Quand j’étais encore jeune…j’ai cherché la sagesse dans ma prière. » « Avec elle,(la sagesse) dès le commencement, j’ai trouvé l’intelligence » dit le texte. Le Père Jacques était un priant depuis son enfance. Pour lui « la Sagesse se trouve dans la Parole reçue par l’Esprit Saint dans l’oraison, saisir les richesses d’un Seigneur qui n’a pas fini d’étancher ma soif . » disait‐il en commentant ce texte. « Il m’a suffi de tendre un peu l’oreille pour la recevoir, J’y ai trouvé de grandes leçons. Grâce à elle, j’ai progressé. » Poursuit le texte et Jacques de commenter : « Dieu sans cesse construit son Eglise dans l’inattendu qui dépouille et enrichit en même temps ! »
Je crois que mon Sauveur est vivant…